EPISODE 16 : La saga familiale d’Elizabeth Heen

Dans un livre intitulé « Oiseaux en cage. La Shoah selon le legs de ma mère », l’autrice américano-norvégienne Elizabeth Heen relate une passionnante saga familiale à travers une correspondance entre les membres de sa famille.

Une saga familiale

De Budapest à Vienne en passant par Prague et Berlin, Elizabeth Heen raconte le destin de trois branches de sa famille.

1. Il y a tout d’abord ceux qui ont réussi à échapper à la déportation vers les camps de la mort en prenant la décision de partir à Shangai.

2. Quant à ceux qui ont tardé à prendre la décision de partir, ils se retrouveront pris au terrible piège qui va les mener tout droit vers les camps de la mort.

3. Puis il y a ce grand-père divorcé, qui décide de refaire sa vie à Berlin avec une femme non-juive. Dépossédé de sa papeterie-imprimerie sous le régime nazi, il se cachera pendant toute la guerre avec l’aide de sa femme. Mais en 1946, le destin frappe à sa porte : des inconnus le tuent à bout portant.

La communauté juive de Shangai

Dans son ouvrage, Elizabeth Heen explique aussi comment le Consul général chinois Feng-Shan Ho, en poste à Vienne de 1938 à 1940, a aidé des milliers de juifs autrichiens en leur délivrant des visas pour Shangai, ce qui leur a permis d’échapper au pire. Ce « Schindler » chinois sera reconnu en 2001 comme « Juste parmi les Nations ».

A travers les témoignages de sa grand-mère, Elizabeth Heen nous parle du quotidien de la communauté juive de Shangai installée au sein du ghetto de Hongkew. Ce ghetto était surveillé par le très redouté sergent Kano Ghoya chargé de délivrer des laissez passers. Son pouvoir était tel qu’il a été surnommé « Roi des juifs » par les habitants de cette enclave.

Elle parle aussi du plan Meisinger (du nom de l’officier de la Gestapo Josef Albert Meisinger), un plan similaire à celui qui avait été adopté lors de la Conférence de Wannsee et qui était destiné à exterminer les juifs de Shangai. Mais les Japonais n’ont jamais exécuté ce plan.

Le passeport Nansen

Avec l’histoire de l’oncle Rudi, on apprend l’existence d’un précieux document qui a permis aux apatrides de voyager pendant la guerre. Ce document est le passeport Nansen. Pièce d’identité délivré en français et dans la langue du pays d’accueil, le passeport Nansen est reconnu en 1924 par 38 Etats de la Société Des Nations (SDN). Le premier instrument juridique de protection internationale des réfugiés était né.

Offusqué par l’aigle nazi qu’un fonctionnaire du Consulat lui appose sur son passeport, l’oncle Rudi deviendra soudainement apatride. Cette colère lui coûtera l’invalidité de son passeport. C’est grâce au fameux passeport Nansen qu’il réussira à passer les frontières jusqu’à Shangai.

A travers le destin de ces « Oiseaux en cage », Elizabeth Heen nous plonge dans les eaux troubles d’un conflit européen qui a fait basculer la vie de millions de personnes en Europe.

L’interview avec Elizabeth Heen

Pour écouter l’interview avec Elizabeth Heen, cliquez sur

https://www.podcastics.com/podcast/episode/episode-16-la-saga-familiale-delizabeth-heen-309765

Pour en savoir plus sur le livre d’Elizabeth Heen :

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